août 2019 - Hotel Chateau Bellevue
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Mon questionnement peut paraître choquant au premier coup d’œil, mais prenez le temps de me lire jusqu’au bout, vous comprendrez un peu mieux… et partagerez peut-être ma réflexion.

À mon avis, il existe des différences assez flagrantes entre un entrepreneur et une entrepreneure. Le type de leadership est assurément teinté par le genre, aussi bien que par l’expérience. L’entrepreneure a souvent un leadership plus subtil, elle a un côté relationnel plus développé, est sensible, à l’écoute, est plus empathique et a une compréhension fine de situations parfois complexes. On remarque la dichotomie entre autres lorsqu’il est question de gestion du changement. L’entrepreneure est à l’écoute des appréhensions de son équipe et démontre une grande capacité à répondre aux questionnements. Ça peut paraître cliché de l’écrire ainsi, mais je crois qu’il y a également une perception très différente entre les deux genres d’entrepreneurs et que cette distinction est soulignée davantage par les générations antérieures.

En soulignant constamment l’importance de favoriser l’entrepreneuriat au féminin, je crains que nous installions nous-mêmes le fameux « plafond de verre “. Pourquoi systématiquement penser que l’entrepreneuriat au féminin est plus faible que le même qualificatif au masculin? Je fais partie du conseil d’administration du Centre de transfert d’entreprises du Québec et lors du Sommet international du repreneuriat,

nous avons assisté à une conférence de la très réputée Danièle Henkel qui parlait entre autres d’empowerment féminin pour contrer le manque de confiance en soi et de la rareté des femmes qui se lancent en affaires dû à des défis supplémentaires vécus en entrepreneuriat. En discutant avec une chercheure suite à la conférence, j’étais plutôt d’accord avec son opinion puisque cette dernière trouvait que ce type de discours est un peu simpliste et qu’il manque de faits, de chiffres, de statistiques pour appuyer ces énoncés qui ne sont pas avérés selon elle.

Je pense que l’entrepreneuriat, peu importe notre genre, doit idéalement être encouragé tôt dans la vie de l’enfant. Vous connaissez peut-être la « Journée des petits entrepreneurs », événement annuel qui permet de favoriser le comportement entrepreneurial inné des enfants. La créativité et le leadership sont mis de l’avant et permettent d’accroître la confiance en soi chez les petits entrepreneurs, filles ou garçons. Il n’y a pas de discrimination et rien n’est genré, ce qui me laisse croire que la prochaine génération d’entrepreneurs ne parlera peut-être plus d’entrepreneuriat féminin, mais tout simplement de relève entrepreneuriale.

Des cours et des camps existent aussi pour les jeunes et les moins jeunes entrepreneurs, permettant à l’entourage des nouveaux initiés d’être à l’écoute, de les supporter et d’encourager les initiatives. La confiance en soi chez les jeunes doit être valorisée et favorisée, en particulier chez les jeunes filles. Avec mon père, je suis ambassadrice du Bal Père-Fille de Fillactive. Mon implication m’a fait prendre conscience d’une réalité que je ne connaissais pas. Encourager les jeunes filles à faire du sport et à ne pas laisser tomber une activité qu’elles aiment à cause du regard des autres, c’est aussi les encourager à se faire confiance à elles-mêmes et leur donner des outils pour avancer dans leur vie, malgré les obstacles sociaux qu’elles pourront traverser. On entend souvent parler d’organismes louables comme le YWCA qui favorise le bien-être, la sécurité et le plein potentiel des femmes et des filles et contribue à les amener vers le meilleur d’elles-mêmes, formant ainsi un tissu social plus inclusif. Mais avant de voir des femmes vivre de telles situations, j’ai espoir qu’en formant de jeunes filles et en sensibilisant les proches et la société en général, nous verrons évoluer plus de jeunes femmes confiantes et sûres d’elles-mêmes.

Pour ma part, j’ai vu évoluer mon père, qui lui-même suivait les traces de son père. Comme je faisais déjà preuve d’un leadership évident dans le clan des petits-enfants de la famille Girard, il semblait naturel aux yeux de mon entourage que je prenne le relais de l’entreprise familiale. J’ai aussi remarqué que peu importe les industries au Québec, il y a de plus en plus de tandems père-fille. Ce type de partenariat professionnel donne une dynamique intéressante, peut-être moins conflictuelle. On est bien loin de l’idée préconçue qu’une entreprise passe de père en fils. D’ailleurs, saviez-vous qu’une fille qui provient d’une famille d’entrepreneur a 2,9 % de « chances » de devenir entrepreneure elle-même, comparativement à une proportion de 1,6 % chez les garçons?

Voici quelques-unes des femmes entrepreneures qui m’inspirent, pour diverses raisons. Je voulais en quelque sorte leur rendre un humble hommage ici en vous les présentant.

Ces jeunes entrepreneures de Québec ont su innover dans le marché du détail québécois et continuent d’épater :

Andréanne Marquis de Womance

Marie-Hélène David et Mylène Cusson de Kanevas

Ces jeunes chercheuses entrepreneures ont voulu mettre à profit leurs connaissances poussées dans leur domaine de la recherche pour innover et la concrétisation de leur volonté me rend admirative :

Rachelle Séguin et Andrea Gomez de Omy

Elizabeth Coulombe et Valérie Laliberté de Tero

Étant moi-même une repreneure comme elle, cette entrepreneure de mon industrie a une vision et une philosophie d’affaire que j’apprécie particulièrement. Elle est une inspiration pour moi (et pour d’autres entrepreneures dans la grande industrie du tourisme et même au-delà…) grâce à son flair et son instinct: Christiane Germain

Cette gestionnaire d’expérience m’inspire par son type de gestion depuis que je l’ai connue en tant que doyenne à l’ESG UQAM à travers mon parcours scolaire et mes implications universitaires : Ginette Legault est une femme de vision et de projets, une vraie intrapreneure selon moi!

Finalement, mon coup de cœur d’entrepreneurs, bien que je les trouve toutes inspirantes : Anja Okuka du Café Castello est une femme de coeur et de passion.

Malgré mon questionnement initial, je suis parfaitement en accord avec les programmes de développements de compétences/leadership féminins (par exemple le défi 100 jours de l’Effet A et Leadership au féminin. Je crois toutefois que quand on se lance dans le développement des affaires, il ne faut pas se cloisonner à un monde féminin parce que c’est à ce moment, souvent trop rapidement au début d’une carrière, que les portes se ferment. Pourquoi ne pas favoriser le mentorat, peu importe que le mentor soit un homme ou une femme?

Clavardage