juin 2019 - Hotel Chateau Bellevue
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Chambres

Dans notre panorama hôtelier québécois, certains établissements ont un historique fort impressionnant et peuvent se targuer d’être déjà centenaires. Avec toutes les transformations qu’a vécues la vieille capitale depuis sa fondation, je trouve que ça demeure inspirant, mais encore si peu courant de voir des hôtels bien établis évoluer au fil des décennies.

Le voisin le plus célèbre de l’Hôtel Château Bellevue a célébré récemment ses 125 ans. Se terminant le 18 décembre dernier, jour même de ses 125 ans, de nombreux événements ont souligné cet anniversaire enviable du très réputé Château Frontenac. Loin de moi l’envie de jalouser cette longévité, mais je me suis posée la question à savoir ce que serait l’Hôtel Château Bellevue le jour de ses 125 ans et cette réflexion m’a fait rêver. Avouez que le panorama qu’offrent les chambres de l’Hôtel Château Bellevue inspire le rêve…

Dans ma lubie, je pars d’abord de la situation où nous sommes, en ce moment même, après 33 années d’hospitalité hôtelière (ma famille a fait l’acquisition des lieux en 1986), avec le regard tourné vers ce qui a été accompli bien avant que j’aie l’opportunité de diriger l’hôtel. Avant d’être l’établissement hôtelier que vous connaissez aujourd’hui, une histoire familiale riche s’est écrite sur la rue de la Porte. Depuis l’extérieur, vous pouvez constater qu’il fut une époque où 4 maisons distinctes se côtoyaient. Aujourd’hui, ces maisons forment un tout : notre Hôtel Château Bellevue. Avant l’achat par ma famille en 1986, voici ce qui se cachait derrière chacune de ces adresses :

10, rue de la Porte : le Manoir Laurentien

12, rue de la Porte : le Castel du Parc

14, rue de la Porte : le Manoir Laporte

16, rue de la Porte : le Château Normandie, devenu par la suite le Manoir Bellevue

Bien qu’on en sache un peu sur ce qui se cachait derrière ces portes, je serais curieuse d’en savoir un peu plus sur ces petits hôtels qui semblent être disparus de la mémoire collective. Aurais-je, parmi mes lecteurs ou parmi nos invités, des gens qui y ont déjà séjourné avant même que l’on en fasse l’Hôtel Château Bellevue que nous connaissons aujourd’hui?

J’aime comprendre d’où l’on vient pour mieux apprécier où l’on va. Saviez-vous que jusqu’en 1997, notre rue s’appelait la rue Laporte? Ce n’était pas pour rendre hommage à un Laporte, mais bien pour faire référence à une porte dans une fortification qui n’existe plus. Donc depuis un peu plus de 20 ans, notre rue s’appelle désormais la rue de la Porte. Et les maisons dominant le jardin des Gouverneurs, anciennement les portes 10 à 16, font partie de maisons de location qui ont été construites à la demande de la veuve de Simon Peters, au tout début du 20e siècle. C’est intéressant de savoir que depuis le début de la construction de ces maisons, les lieux étaient voués à l’hébergement des passants et des touristes, non? Et si le nom de Simon Peters ne vous dit rien, peut-être qu’en vous disant que cet architecte est derrière la beauté des lieux du Domaine Cataraqui, cela vous donnera envie d’en connaître un peu plus sur lui. Mais je m’égare…

Ce qui a été accompli par les générations précédentes chez les Girard m’inspire à poursuivre l’évolution de l’hôtel, dans le respect des traditions familiales tout en restant actuel et en concordance avec les pratiques de l’industrie. Depuis le début de nos activités, nous le disons : nous sommes privilégiés d’être situés dans ce qui constitue le cœur du Vieux-Québec et nous sommes conscients de cette chance. Il m’apparaît évident que dans la continuité de nos activités, l’accent sera toujours mis sur le privilège de notre emplacement, sur la tranquillité du voisinage et sur l’accueil chaleureux que nous offrons à tous nos visiteurs.

Au jour d’aujourd’hui, j’ai le privilège de poursuivre le travail de mon père, en conservant les valeurs familiales dans l’entreprise, mais avec un souci de qualité bien actuel. Déjà, en observant les tendances du domaine de l’hôtellerie, je me réjouis de constater que comme bon nombre d’hôtels, nous privilégions des éléments qui sont fréquemment cités en exemple. Tout dernièrement, je vous ai parlé de mon souci de l’environnement et de nos actions concrètes pour faire notre part dans le développement durable. Aussi, j’aime souligner que les invités de l’Hôtel Château Bellevue apprécient leur séjour non seulement pour le confort de leur chambre, mais surtout pour l’expérience du séjour.

Cette culture de l’expérience ne doit jamais être délaissée au profit d’une technologie facilitant la rapidité et l’efficience d’un service d’hébergement. Vous comprenez certainement que ces valeurs et ces façons de faire qui m’ont été transmises par mon père et mon grand-père me tiennent à cœur et que tout comme notre voisin de 125 ans, l’Hôtel Château Bellevue conservera son cachet historique non pas seulement par son architecture et son décor, mais aussi par la chaleur de l’accueil et le service personnalisé du personnel dédié. Je douterais bien qu’un majordome automate vous accueille dans les prochaines années, lorsque vous séjournerez chez nous. La technologie évolue rapidement, mais nos valeurs humaines et de proximité seront toujours mises de l’avant dans les efforts d’évolution numérique.

En regardant plus loin, je me projette déjà avec une relève qui saura garder le cachet et l’esprit familial propre à notre hôtel. Au fil des décennies, avec une technologie omniprésente, nous pourrons et nous devrons tirer notre épingle du jeu en offrant un service des plus humains avec cette motivation constante à toujours vouloir faire mieux. L’accueil et la chaleur des gens deviendront peut-être une expérience que les voyageurs vivront de moins en moins, même dans une destination aussi conviviale que Québec. À l’Hôtel Château Bellevue, nous conserverons, je le souhaite sincèrement, cette ambiance chaleureuse et réconfortante.

Enfin, j’aspire à voir, d’un œil fier, la réputation désormais bien assumée et non plus secrètement gardée, de cet établissement tellement représentatif de l’accueil de Québec. Que ce soit une relève directement de la famille Girard ou un employé aspirant à développer son potentiel de gestion, je veux avoir dans mon regard, moi aussi, cette lueur de fierté d’avoir permis à l’hôtel d’évoluer au fil des années, sans jamais négliger l’accueil chaleureux qui nous distingue.

En attendant de nous approcher des 125 ans de l’Hôtel Château Bellevue, je vous invite, si vous ne l’avez pas déjà fait, à visiter l’intérieur du Château Frontenac en cette année particulière. Vous l’avez vu sous tous ses angles extérieurs, mais prenez le temps d’admirer les splendeurs qu’il renferme. Profitez-en pour suivre un guide, vous apprendrez certainement quelques secrets historiques.

Clavardage